Vivre en esclavage

Andrèj: "L'hôtel compte 500 chambres mais je n'ai aucune idée du nombre d'invités pour l'inauguration. J'imagine qu'il ne s'agira pas d'un petit comité."

Arhald hocha la tête:"Oui, la famille veut faire les choses en grand... Et vous serez une sorte d'invité d'honneur ? Vous allez faire un discours ?"

Andrèj leva les yeux au plafond: "Ah pitié, non ! Je veux bien y faire une apparition tout au plus."

Arhald pouffa de rire et demanda, taquin:"Vous êtes si timide que ça ? Non parce que concrètement, vous faire bien remarquer lors de la soirée vous apporterez une publicité d'enfer et vous permettrez de récupérer des contacts intéressants !"

Andrèj: "Je ne suis pas timide. Je n'aime pas l'attention."

Arhald demanda, étonné:"Pourquoi ça ? Qu'est ce qui vous dérange là-dedans ?"

Andrèj leva légèrement les épaules: "Je trouve cela dérangeant."

Arhald rit, taquin:"Oui, j'avais compris l'idée mais... pourquoi ?"

Andrèj soupira légèrement: "Je n'ai aucune envie d'en parler." Il demanda, taquin: "Mon corps ne te le dis pas ça ?"

Arhald sourit:"Si je prenais constamment en compte ce que me dis le corps des gens, ils prendraient peur et ne traineraient plus avec moi. Puis, j'ai envie de vous connaître mais tant pis, je ne saurai pas ce qui vous gêne à être au centre de l'attention !"

"J'espère, du coup, que votre famille pensera bien à vous remercier pour ce travail et qu'au moins, on applaudira votre passage en coup de vent"

Andrèj hocha la tête: "Je suis certain que j'aurais bien plus d'attention que j'en veux."

Arhald sourit:"Ce qui compte c'est l'attention que vous méritez, pas celle que vous voulez dans un soucis de discrétion"

Andrèj arqua un sourcil: "Pourquoi puisque je n'en veux pas ?!"

Arhald lui sourit doucement:"Parce que l'attention, c'est la marque de la reconnaissance de votre œuvre, de votre talent. La reconnaissance, c'est constituant, ça aide à grandir et évoluer, avancer dans la vie en étant bien avec soi-même, fier de soi sans fausse fierté dissimulée sous un égo incroyable qui cache en fait de profondes faiblesses. Vous avez déjà du le rencontrer cet égo, beaucoup de vos semblables l'ont..."

"Et vu que votre société ne reconnaître aucune valeur profondément morale, aucune personnalité en tant que telle, au moins être reconnu pour votre travail, c'est vital"

Andrèj sourit légèrement, il avait de la suite dans les idées ! Le jeune homme avait cependant l'air de se refermer à ce discours, pensif.

Arhald sourit légèrement, ouais, ce n'était pas facile d'entendre qu'on vivait dans un monde de merde où la seule reconnaissance possible était le travail, que jamais il ne serait vraiment aimé pour autre chose et certainement pas pour l'intégralité de sa personne vu qu'il était homosexuel.

Il lui remit une mèche de cheveux en place:"Vous mériterez l'attention lors de cette soirée alors tâchez d'en profiter. Je pense sincèrement que votre famille sera fière de vous pour avoir ainsi contribué à l'héritage commun, tout en les guidant vers quelque chose de plus moderne qui les fera sortir du lot"

Andrèj rit légèrement: "J'imagine que je vais essayer de faire ça..."

Arhald sourit:"Mais oui ! Et surtout, profitez sans vous occuper de rien. Vous avez tellement tout surveillé à la fête de votre sœur que vous n'avez même pas dansé !"

Andrèj éclata de rire, bien qu'un surpris qu'il ait remarqué ce détail: "J'étais spécifiquement la pour tout gérer ! Bien sûr que je n'allais pas perdre mon temps à danser !"

Arhald soupira, moqueur:"Vous déconnez là, tout avait été superbement prévu, tout le monde était relativement efficace, vous n'aviez pas à passer TOUT votre temps à surveiller... Et faire la fête n'est pas une perte de temps !"

Andrèj sourit: "Oh oui, tous les esclaves qui court à gauche à droite et disparaissent, c'est très efficace."

Arhald sourit:"Alors, courir de gauche à droite, c'était notre boulot. Aerwan a eu un malaise, il y était pour rien le pauvre et on avait droit à une pause dans la soirée. Sinon, nous étions là ! Bon, après il y avait les deux trois nuls mais je suis désolé, objectivement, avec Naera, Neev et Aerwan, nous avons très bien travaillé !"

Andrèj sourit légèrement: "Disons qu'il n'y a pas eu de problèmes majeurs si ce n'est l'altercation entre Neev et son Maitre."

Arhald fit la moue:"Ouais, et je m'en sens un peu responsable d'ailleurs... Manifestement, le futur marié et le maître de Neev s'étaient mis d'accord pour que Neev ne soit qu'au vestiaire, limitant ses contacts avec les invités dont certains, comme vous, pouvez avoir été d'anciens clients... Sauf qu'il s'y ait retrouvé, qu'il a trop bu, sans doute pour cacher son mal-être et car bien trop de monde lui a offert des verres et ça a dérapé... J'ai essayé plusieurs fois de le calmer, l'éloigner des ennuies mais Neev est un papillon de nuit et les problèmes semblent l'attirer comme de puissantes lumières..."

Andrèj rit légèrement: "C'est joliment dit. Mais attends, anciens clients ? Il n'est plus prostitué ?"

Arhald rit:"Non ! M'sieur Kamaï est un peu de votre trempe là-dessus, si vous n'avez pas le temps de gérer mon emploi du temps de maçon, il n'a encore moins le temps de gérer les passes de son esclave. Il a monté son entreprise, il en a fait un secrétaire, plus efficace et pratique, selon lui"

Andrèj hocha vaguement la tête: "Hm, pourquoi pas, ça a du sens."

Arhald sourit:"J'imagine, puis, quand on monte une entreprise et qu'on a un esclave aussi borderline, on doit préféré l'avoir sous la main plutôt que d'imaginer les conneries qu'il pourrait faire seul avec ses clients... Si on ajoute à ça votre vision crade de la prostitution et de l'homosexualité..."

Andrèj soupira légèrement: "ça doit être d'un fatiguant. Il devrait plutôt s'en débarrasser. Un esclave pareil devrait être mit hors circuit."

Arhald haussa les épaules:"Il semble être le genre d'homme à vouloir laisser une chance à la chance, justement..."

Il se garda bien de lui dire que Yeniden avait toujours été un mec obstiné qui n'abandonnait jamais sur ses convictions et qu'en tant qu'ancien esclave, il lui fallait de toute manière assurer sa vie avec un esclave, et comme il devait probablement passer tout son fric dans sa boite...